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Meslou loisirs ... Mille et une bonnes idées...
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A TOUS SEIGNEURS

Le philosophe disait qu'il est plus difficile de finir que de commencer (Henri Fonda, alias Jack Beauregard dans Mon Nom est Personne de Sergio Leone...). Dans certains cas et précisément  pour celui qui nous occupe, au moment de vous livrer mon premier billet, c'est le contraire qui est d'actualité :  Etant donné que la première impression est souvent celle qui va déterminer l'opinion que l'on a de vous, il me fallait écrire une première chronique si ce n'est excellente, du moins assez bonne pour, cher lecteur, ne pas vous voir fuir cette rubrique, voire, si mon boulot se révélait un tant soit peu de qualité et que l'alignement des planètes me fut favorable, vous laissât un petit goût de reviens-y...

 

Alors, afin de me donner le courage et la force d'entreprendre cette périlleuse entreprise, j'ai prélevée de ma cave personnelle mon meilleur Coca Light, j'ai mis mes chaussons de compet' me suis injecté un vieux morceau de Bruce Springsteen en intra auriculaires et me suis lancé... et comme à tout seigneur, tout honneur, c'est de lui que je souhaitais vous entretenir au cours de ces quelques lignes et signes.

 

Parce qu'il y a dix jours, j'ai été voir, que dis-je, j'ai été écouté, entendre, vivre le Boss à Bercy et ce, pour la première fois de mon auguste existence. Il me faut cependant vous avouer que je ne suis pas un fan de la première heure. D'abord parce que cette première heure fut largement antérieure à ma naissance et, de plus, parce que comme beaucoup, je ne connaissais Bruce que très superficiellement : J'avais déjà entendu son méga tube « Born In USA » dont le titre et le clip, ainsi que la reprise de ce titre pour en faire l'hymne de campagne de Ronald Reagan m'avait donné l'image d'un chanteur de gros rock qui tâche, une sorte de Johnny à la Française pour stade rempli de fans, la bière à la main et le bandana dans les cheveux. L'on comprendra donc aisément que je ne me suis pas arrêté pour voir plus avant ce qui se cachait derrière la façade de beauf à santiag qu'il véhiculait. Et puis, dix ans plus tard, chez un ami avec qui je faisais de la musique (eh oui, j'écris, je joue de la guitare, je fais la cuisine et je sais changer une tête de delco en moins de 18 secondes...), celui-ci me fit écouter un morceau du Springsteen des tout débuts (Rosalita, Come out Tonight). Rien à voir avec l'image de bourrin que je m'étais faite voici quelques années. C'était un morceau un peu rock, un peu rythm'n blues, indéfinissable, enjoué, foisonnant, Big band, joyeux, parfois foutraque, mais doté une énergie et d'une créativité qui sera longtemps la marque de fabrique du Patron et de son E Street Band. Sur le coup j'avais trouvé ça pas mal, mais sans plus Et puis...

 

Et puis, encore dix ans plus tard je tombe sur une émission de radio qui faisait une rétrospective de l'histoire du rock et qui rapporta l'anecdote suivante : Un jour, en Norvège, Alors que Bruce se promène dans Copenhague, ce dernier encore fraichement auréolé du succès planétaire de son album « Born in USA », croise un musicien de rue qui jouait une de ses chansons. Celui-ci qui le reconnait l'apostrophe et lui dit « Eh Bruce, tu veux bien jouer avec moi ? ». Le Boss, qui fait mine de ne pas l'entendre continue son chemin, puis, au bout de quelques mètres s'arrête, fait demi tour, va voir le gars et lui dit de son accent made in New Jersey et de sa voix un peu nasillarde : «  Eh gars, t'as une deuxième guitare ? ». Et là, devant les yeux ébahis et hallucinés des passants qui se massent de plus en plus nombreux devant l'idole, il commence à jouer et chanter. Il jouera trois chansons (dont « The River ») en duo avec le chanteur de rue qui n'en demandait pas tant ! La légende était née et quelque chose en moi a été remué par cette histoire. Les lignes avaient bougées... Dés la fin de l'émission je suis allé sur un site de partage de vidéos (Youtube pour ne pas le citer...), afin de m'assurer que ladite légende n'en était pas une... et je n'ai pas été déçu ! Puis je me suis procuré la chanson susnommée l'ai écouté ai lu les paroles et ma passion pour le Boss a commencée comme ça

 

L'apothéose a eu lieu en ce soir de juillet 2012 où j'ai découvert le Boss en concert... Trois heures quarante de musique, record en France pour Springsteen. Et pourtant, tout est passé trés vite. 31 morceaux. Des vieux, des neufs, des rapides, des lents. Peu de décors, pas de costume. Juste Bruce et ses associés. Il faudrait une autre chronique finalement pour évoquer ce concert unique, incroyable dont tous les superlatifs ne suffiraient pas pour pouvoir le décrire.

 

Il en faudrait une autre pour dire ce qu'est cet artiste unique, ses chanson qui, contrairement à l'idée reçue se distinguent d'abord par ses paroles (il faut savoir que sa première maison de disque a offert son premier contrat à Bruce avec l'objectif qu'il devienne le nouveau Bob Dylan, c'est-à-dire d'abord un « songwriter » plutôt qu'un « performer » !), le fait qu'il n'ait jamais fait de concessions mercantiles quant à sa carrière ou à son œuvre, sa vie qui me semble exemplaire parce que loin d'être parfaite (laquelle le serait ?), a été en cohérence avec une ligne de conduite. Ce qui n'est pas si facile à trouver.

 

« Qui n'a jamais été voir Springsteen en concert n'a jamais n'a jamais vu de concert » disent en chœur ses fans. Pour ma part, je reprendrais le terme qu'avait employé Antoine Decaunes pour décrire la première fois où il avait été voir un concert du Boss : « une Epiphanie » et l'autre terme qu'il avait utilisé pour décrire l'homme : « un exemple... »

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